Le symbolisme, qu'est ce que c'est ?

Arnold Böcklin - L' Île des Morts (1883)


Le symbolisme est un mouvement littéraire et artistique apparu en France, en Belgique et en Russie à la fin du xixe siècle, en réaction au naturalisme et au mouvement parnassien.

Le symbolisme est un mouvement culturel qui s'est développé en France au XIXe siècle et qui s'est manifesté dans la littérature, dans les arts plastiques et se reflète dans la musique. Bien que les manifestations de l'art symboliste se soient produites encore plus tôt, la date de naissance du symbolisme est classiquement faite pour coïncider avec la publication du Manifeste du symbolisme par le poète Jean Moréas.




Soyez symboliste. Composition par Paul Gauguin (1848-1903) pour La Plume avec le portrait de Jean Moréas (1856-1910)

Le symbolisme met l'accent sur les états psychiques intermédiaires (le rêve, le fantastique ...). Il préfère en effet le rêve à la banalité de la vie, la musique à la chanson ... Le mouvement symboliste tente de stimuler l . 'imaginaire et la sensibilité des gens. Il permet le passage du monde réel au monde de l'idée.


Felice Casorati - ''Il sogno del Melograno'' (The Dream of the Pomegranate), (1912)


Arts figuratifs:

Dans les arts figuratifs, le symbolisme est né selon les théories et les œuvres des néo-impressionnistes, notamment en ce qui concerne la représentation de sujets inspirés par la nature sur lesquels les symbolistes s'appuient fermement. La symbolique est dédiée à un public cultivé et sensible, en raison de ses contenus très complexes à déchiffrer.


Henri-Edmond Cross -  Faune , 1905–1906

Le but des symbolistes est de dépasser la pure visualisation de l'impressionnisme dans un esprit spiritualiste (et non scientifique, comme c'est le cas chez les néo-impressionnistes), en essayant de trouver des correspondances entre le monde objectif et les sensations subjectives.


Gustav Klimt - Wasserschlangen II (Freundinnen) (1907)

Influencés par la littérature symboliste française, notamment par Stéphane Mallarmé et Baudelaire, ils tentent de retrouver dans leurs peintures la spiritualité de tout ce qui existe dans la réalité, mais qui n'est pas directement visible à l'œil humain.


Edouard Manet - Portrait de Stéphane Mallarmé, 1876.

Gustave Courbet, Portrait de Charles Baudelaire, 1849

Les peintres post-impressionnistes ont abordé la nouvelle tendance pour dépasser la représentation de l'objet et la remplacer par l'expression de son propre «je». Ces peintres refusaient le rendu de l'illusion dans la peinture, qui pour eux devait en effet pouvoir transfigurer la réalité, dans l'exaltation des lignes et des couleurs qui avaient le plus suscité leur réaction émotionnelle. En France, les artistes symbolistes les plus représentatifs sont Pierre Puvis de Chavannes, Gustave Moreau, créateur d'images fortement évocatrices et Odilon Redon, une personnalité complexe au travail très diversifié.


Puvis de Chavannes-Entre art et nature (détail) (1888)

Gustave Moreau - Jupiter and Semele (detail)

Odilon Redon - Le Pégase noir

Le critique Albert Aurier dans un article paru dans la revue Mercure de France en mars 1891, intitulé Symbolisme en peinture. Paul Gauguin, a décrit les canons fondamentaux du nouvel art: l'idéisme, c'est-à-dire l'expression des idées au moyen des formes; symbolisme, expression de l'Idée à travers les formes; la synthèse, c'est-à-dire la réduction des symboles en essence pour mieux suggérer l'évocation; subjectivisme, c'est-à-dire considérer l'objet comme un signe de l'idée conçue par le sujet. Tout cela s'accompagne généralement d'une émotivité intense, plus ou moins voilée.


Albert Aurier

La vision après le sermon - Paul Gauguin (1888)

D'autres mouvements associés au symbolisme sont ceux des peintres nazaréens qui ont pour objectif de renouveler l'art religieux par l'étude des maîtres anciens italiens et allemands et les préraphaélites avec Hunt, Millais et Rossetti, dont le pessimisme sera partagé par les symbolistes. Ils renouvellent l’approche du sujet littéraire et on retrouve aussi chez eux le concept d’une peinture initiatique qui sera une des aspirations des symbolistes.


William Holman Hunt - La fuite de Madeline et Porphyro, 1848

John Everett Millais - Ophelia (1851-52)

Beata Beatrix de Dante Gabriel Rossetti (1872)

Les principaux artistes du mouvement sont, pour la plupart, de jeunes peintres déçus par le système académique. En se démenant ou en faisant fi des contraintes et des exigences de l’académie, l’artiste accroît l’étendue des horizons de possibilités lui permettant d’afficher sa subjectivité. Plusieurs sont autodidactes et refusent la spécialisation artistique, ce qui résulte en une structure unicitaire et inconstante du mouvement.


John William Waterhouse - The Annunciation (1914)


Salon de la Rose Croix : 

Le Salon de la Rose + Croix était une série de six salons d'art et de musique accueillis par Joséphin Péladan dans les années 1890 à Paris. Le Salon de la Rose + Croix est né de l'Ordre Mystique de la Rose + Croix de Péladan, un mouvement religieux culte qu'il a établi à Paris. Les artistes avant-gardistes du Salon comprenaient de nombreux peintres symbolistes, écrivains et compositeurs de musique de l'époque.




Le Salon de la Rose + Croix a joué un rôle essentiel dans la promotion des œuvres du mouvement symboliste, bien que de nombreuses œuvres non symbolistes importantes aient également été présentées. Parmi les œuvres les plus influentes présentées au Salon figuraient les «fantasmes gothiques» du peintre Arnold Böcklin, la musique d'Erik Satie, les peintres Fernand Khnopff, Ferdinand Hodler, Jan Toorop, Gaetano Previati, Jean Delville, Carlos Schwabe et Charles Filiger.


Fernand Khnopff (1858-1921) - L'art ou Des caresses (1896)

Heure Sainte, Ferdinand Hodler, 1907-1913

Jan Toorop - Les Trois fiancées

Gaetano Previati - Madonna of The Lilies 1894

L’Amour des âmes, 1900, Jean Delville

Carlos Schwabe (1866-1926), ''Le Jugement de Paris'' 1924

Charles Filiger - Le jugement dernier (1894)

Tous les artistes symbolistes n'étaient pas enthousiasmés par l'Ordre de Péladan et son Salon. Gustave Moreau et Odilon Redon ont rejeté les doctrines de Péladan et ont préféré une approche différente et progressive.


Gustave Moreau - Dalila et Ibis (1880)

Mystère, Odilon Redon, vers 1910

Péladan était un publiciste infatigable et créatif pour son mouvement et pour le Salon en particulier. La presse et le public ont afflué aux expositions du Salon lors de leur tenue. Péladan était aussi connu que son Salon, et sa personnalité controversée a peut-être éclipsé le Salon, laissant une impression plus durable. Bien que le Salon ait été populaire auprès du public lors de sa tenue, le mouvement symboliste n'a pas réussi à se développer en une tendance dominante dans l'art.


Herbert Gustave Schmalz (1856-1935) - ''Imogen''


Liste de peintres symbolistes :

Les peintres symbolistes étaient: Arnold Böcklin, Giovanni Segantini (également considéré comme le principal représentant du divisionnisme en Italie), Giovanni Marchini (dont le chef-d'œuvre symboliste est The Narrator Horse, une œuvre ouvertement inspirée d'une histoire de Lev Tolstoy), le peintre, illustrateur et décorateur Umberto Bottazzi, Gustave Moreau, Félicien Rops, Maurice Chabas, Eugène Buland, James Ensor, Frederic Cayley Robinson, Henry Daras, Fernand Khnopff, Odilon Redon, Pierre Puvis de Chavannes, Louis Anquetin, Émile Bernard, Pierre Bonnard, Eugène Carrière, Maurice Denis , Eugène Grasset, Maximilián Pirner, Karl Wilhelm Diefenbach, Louis Welden Hawkins, Michail Aleksandrovič Vrubel ', Léon Spilliaert et Jean Delville.

Ci-dessous les peintres symbolistes cités ci-dessus :

Arnold Böcklin - Pan und Dryaden (1897)

Giovanni Segantini - Fruit de l'amour, 1900

Giovanni Marchini - Il cavallo del narratore

Umberto Bottazzi (Italian, 1865–1932) Fountain of the Turtles, 1930.

Oedipe et le Sphinx par Gustave Moreau

Félicien Rops - La Tentation de saint Antoine (1878)

Maurice Chabas - Le retour à Cythère, vers 1896

Jean-Eugène Buland - Mariage innocent 1884

James Ensor - Astonishment of the Mask Wouse (1889)

Frederic Cayley Robinson (British, 1862–1927),''Pastoral'', c.1923

Henry Daras - Femme pleurant la fin du jour 

Fernand Khnopff - I lock my door upon myself (1891)

Odilon Redon - Le Cyclope

Pierre Puvis de Chavannes-Le bois sacré chéri par les arts et les muses (détail) (1884-1889)

Louis Anquetin - Femme à sa toilette

Émile Bernard (1868-1941) - Les Bretonnes aux Ombrelles (1892)

Pierre Bonnard - L'Après-Midi d'un Faune

Eugène Carrière – Le baiser de la mère 1899

Les parents de Psyché l’abandonne au sommet de la montagne, 1909, Maurice Denis

Eugène Grasset et Félix Gaudin - Panneau décoratif , Harmonie (1893)

Maximilián Pirner - Gulliver Mezi Skřítky (1910)

Karl Wilhelm Diefenbach - Nachahmerin, the manner of In der Grotte

Louis Welden Hawkins - Idyll (circa 1890)

Michail Aleksandrovič Vrubel - Six-winged Seraph (Azrael). 1904

Léon Spilliaert - October Evening (1912)

Jean Delville - Les Trésors de Satan, 1895



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