Le néo impressionnisme tardif et le fauvisme à travers mes toiles de 1988 à 1994

Henri Edmond Cross - La côte méditerranéenne

J'ai toujours été très attiré par les œuvres tardives de Paul Signac et Henri Edmond Cross de par leur talent de grands coloristes en peinture. Le pointillisme par petites touches commençait à me lasser un peu car cela exigeait beaucoup de contrainte. Et puis de plus en plus j'étais attiré par la couleur. 

Magner les teintes brutes n'est pas évident, pour obtenir de la luminosité il faut se reposer sur la loi des complémentaires : un rouge pour un vert, un bleu pour un orange, un violet pour jaune, un sombre pour un clair. Je me suis donc mis à travailler avec un cercle chromatique comme celui-ci dessous. 

Il fallait également élargir les touches et changer certaines habitudes, simplifier le sujet. Alors j'ai peignais des paysages d'Annecy et d'Aix les Bains, des endroits qui étaient pour moi une grande source d''inspiration.

Aix les Bains, effet de coucher de soleil, peint par moi-même.

Aix les Bains, effet de coucher de soleil, peint par moi-même.

Annecy, peint par moi-même.

Pour se lancer, il fallait donc en passer par là, même si au départ le résultat était un peu criard. A cette époque je lisais beaucoup, un mouvement artistique m'avait vivement intéressé, Il s'agissait du fauvisme qui apparut en 1906 qui est le prolongement de la vision d'un Signac. 

Le fauvisme fait appelle à son imagination quand on peint un sujet. Alors j'ai travaillé d'après des photos en noir et blanc laissant libre cours aux couleurs que je posais sur ma toile..

Venise, peint par moi-même.

Le pont des arts, peint par moi-même.

Le fauvisme, c'est aussi l'exubérance de Vincent Van Gogh, les divisions de ton à la Paul Signac, les grands aplats de Paul Gauguin et l'inachevé de Paul Cézanne, ce sont des couleurs primaires à l'état brut et une grande liberté dans le dessin. Mais les grands aplats colorés du cloisonnisme et l'inachevé d'un Paul Cézanne ne m'ont jamais intéressé.

Annecy, le Pont des Amours (1988) par moi-même

Sur les berges de l'Isère à Grenoble. Toile peinte en 1990 par moi-même

Dans mes recherches deux peintres m'ont convaincu, Maurice Vlaminck pour son côté Van Gogh dans ses toiles de Chatou et André Derain pour ses toiles élégantes qui étaient un peu l'écho d'un Paul Signac de par ses vues sur Londres, ses marines à Collioures. 

Maurice de Vlaminck -La Seine à Chatou (1906)

André Derain - Big Ben (1906)

Quand j'ai adopté les couleurs vives des fauves, j'ai accentué le côté mosaïque à la Signac, tout en restant fidèle à un dessin traditionnel et bien construit, Je n'ai jamais déformé le sujet mais je suis lâché dans la couleur. C'était un passage obligé pour aller beaucoup plus tard vers des couleurs plus douces mais très lumineuses quelques années plus tard.

Annecy le canal et bateaux, peint en 1991 par moi-même

Paul Signac, en fait cela fait longtemps que je connais ce peintre pour avoir vu tout môme Bord de mer (le sentier de douane, Saint-Tropez) de 1905. Mon père pour me distraire m'emmenait au musée de Grenoble. A l'époque je ne savais ce qu'était un Paul Signac et je n'étais pas peintre. Sa peinture me rappelait les mosaïques et c'était une  grande source d'étonnement. Les couleurs de ses tableaux m'ont toujours émerveillé.  

Paul Signac - Bord de mer (le sentier de douane St Tropez) - 1905

 Paul Signac en a été son porte parole du mouvement néo-impressionniste pointillisme , il a écrit une sorte de manifeste « D'Eugène Delacroix au néo-impressionnisme » que j'ai lu et qui ne m'a pas convaincu. Signac à mes yeux est un très grand coloriste, 

Habituellement, Signac est le peintre des ports de mer rutilants de couleur et ses majestueux voiliers. Cepandant, il n'a peint deux paysages de montagnes « Les Diablerets ». 

Paul Signac - Les Diablerets (L'Oldenhorn et le Bécabesson)

Paul Signac - Les Diablerets

Signac est un peintre qui m'a toujours inspiré, même dans ma période fauve quand je peignais des paysages de montagnes. Cependant quand j'ai réalisé les deux paysages de montagnes ci-dessous, mes couleurs commençaient à s'adoucir, probablement à cause d'une meilleurs maîtrise.

Paysage du Trièves, le Mont Aiguille par moi-même

La Grave peint par moi-même

Henri Edmond Cross (1856 - 1910) est un peintre néo impressionniste de la première heure ami de Paul Signac, qui a surtout vécu Sainte Claire au Lavandou dans le Var. Au cours de sa carrière, comme Signac, sa touche s'est agrandie et ses peintures sont devenues au file du temps plus colorée, mais toujours avec beaucoup de douceur. Ses sujets de prédilection ont été les paysages de Provence qu'il peuplait souvent de nymphes à l'instar des peintre symbolistes, tel que Puvis de Chavannes. Mais c'est dans études ou ses aquarelles qu'il laissait librement éclater sa flamboyante de couleurs vives.  Henri Edmond Cross est à mes yeux un grand coloriste d'une grande sensibilité. 

Henri Edmond Cross - La baie de Cavalière (étude)

A certain moment, mes peintures se sont souvent rapprochées de son style, par le choix de la palettes, des sujets, et dans la douceurs des couleurs . C'est un peintre que j'affectionne autant que Paul Signac.

Pin parasol, sentier vers « Javot » - Gigaro, commune de la Croix Valmer.(Peint par moi-même)

Revel, peint par moi-même en 1992

Voici deux autres peintres qui m’a beaucoup intéressé lors de mon passage fauve, ce sont Jean Metzinger et Robert Delaunay, avant que l'un se tourne vers le cubisme et l'autre vers l'orphisme.

Ce sont des peintres qui travaillaient à la manière néo-impressionniste de 1902 à 1908, en partant d’un pointillisme à la George Seurat, en passant à une palette colorée à la Henri Edmond Cross et pour finir ensuite à des tableaux faisant penser à de la mosaïque dans des couleurs primaires.

Jean Metzinger - La danse

Robert Delaunay, 1906, Portrait de Metzinger

J’ai pratiqué un temps son néo-impressionnisme tardif, pour me familiariser aux touches carrées à la Paul Signac et pour travailler avec une palette de couleurs franches.

Annecy le vieux par moi-même.

Annecy, le canal et ses barques (1994)

Dans ma progression, le fauvisme et le néo impressionnisme tardif s'est produit par intermittence de 1988 à 1994.