|
Louis Hayet - Paysage, 1888 |
Louis Hayet est un peintre postimpressionniste français, né à Pontoise le 29 août 1864, et mort à Cormeilles-en-Parisis le 27 décembre 1940. Ami de Camille et Lucien Pissarro, ce fils d'artisan a été à la pointe du néo-impressionnisme entre 1886 et 1891. Théoricien novateur de la couleur, il a laissé de nombreux chefs-d’ œuvres.
|
Louis Hayet - Autoportrait |
Enfance:
Louis Hayet était le fils de Calixte Hayet, lui-même peintre, et de Léontine Dufour. Son père qui était marchand de verre peint et de décorations à Pontoise avaient fait faillite. Hayet a grandi dans de mauvaises conditions. À l'école, il était timide et réservé, mais il s'est avéré intelligent et doué. À l'âge de douze ans, son talent pour la peinture se démarque déjà. Compte tenu de la pauvreté dans laquelle il a grandi, il n'a pas pu se permettre des études supérieures et ainsi est devenu peintre autodidacte. À quatorze ans, il trouve par hasard le livre «Traité d'aquarelle» d'Armand Cassagne, qui lui permet de maîtriser les principes de la peinture. Plus tard, avide de culture, l’artiste en herbe devient vite un chercheur passionné des couleurs, qu’il maîtrise très tôt grâce à la lecture de la théorie du contraste simultané du physicien Eugène Chevreul. En 1878, il devient apprenti chez un peintre en bâtiment à Paris et suit plusieurs cours à l'École des Arts Décoratifs. Entre les deux, il a travaillé comme assistant pour divers artistes.
|
Soleil Couchant - Louis Hayet |
Pointillisme :
En 1882, tout en peignant en plein air près de Pontoise, il parcourt et peint la campagne vexinoise, les sentes de l’Hermitage et les bords de l’Oise. Sa rencontre avec Camille Pissarro et son fils Lucien, lors d’une séance de travail, est déterminante..
|
Louis Hayet - Paysage du Vexin, vers 1889 |
|
Louis Hayet - Bords de l'Oise à Pontoise |
|
Louis Hayet - Bords de l'Oise à Pontoise |
Par eux, il entre en contact avec Paul Signac en 1885 et Georges Seurat en 1886. Lors d'une visite à l'atelier de Seurat au début de mai 1886, il fait la connaissance de son tableau "Un après-midi à l'Ile de la Grande Jatte". Il a été très impressionné par ce travail et est passé au pointillisme.
Lorsqu'il s'installe à Paris en 1885, il installe un atelier à Montmartre, rue d'Orchampt. Il aimait particulièrement représenter le cirque et autres divertissements.
|
Louis Hayet - Trois spectateurs au cirque, 1887-89 |
|
Louis Hayet - Foire la nuit, la fête du spectacle |
|
Louis Hayet - La Parade (1888) |
Tout en gardant son autonomie, Louis Hayet contribuera à l’aventure de ce courant pictural d’avant-garde créé par Georges Seurat, perçu comme une radicalisation et un développement scientifique de l’Impressionnisme.
Grâce à une conception originale de la théorie des couleurs, Louis Hayet proposera une interprétation du néo-impressionnisme qui influencera Van Gogh. Une vibration lumineuse d’une extrême justesse donne à ses paysages, ses scènes de rue ou ses portraits, un sens du mouvement unique.
|
Louis Hayet - Place de la Concorde , Paris (1888) |
|
Louis Hayet Street Scene in Paris 1888-1889 |
|
Louis Hayet - Portrait d'Emile Verhaeren divisionniste |
Il a été invité à participer à la 8e exposition impressionnistes en 1886, mais n'a pas répondu. Ses peintures pointillistes sont d'excellente qualité. De 1887 à 1900, il réalise des petits formats dans lesquels la touche néo-impressionniste est virevoltante et dynamique et dans lesquels il se manifeste comme un peintre talentueux. Il a peint des effets de lumière comme Vincent van Gogh, avec une explosion de couleurs.
|
Louis Hayet - Rue animé sous le soleil levant |
À la limite de l'abstrait, il réalise aussi des petits formats représentant le ciel et ses changements atmosphériques, les éclats de la lumière solaire.
|
Louis Hayet - Ciel, temps gris |
|
Louis Hayet - Le ciel au-dessus de la ville |
|
Louis Hayet - Soleil derrière les nuages |
|
Louis Hayet - Soleil rayonnant, vers 1887-88 |
Ses excellentes peintures à l’huile sur carton, ses dessins aux hachures entrecroisées, ses pastels et ses aquarelles lui permettent de briller au Salon des Indépendants de 1889.
|
Louis Hayet - Musiciens (1890) |
|
Louis Hayet - Au Café - Vers 1885-1887 |
Suite à sa participation au salon de la Société des Artistes Indépendants en 1889, il reçoit des critiques très favorables de Félix Fénéon et Gustave Kahn. Ses dessins sont publiés dans le journal "La vie moderne". Mais sa personnalité ombrageuse, timide et orgueilleuse, son goût forcené pour la solitude et une méfiance excessive à l’égard des grandes manifestations, le condamneront à l’oubli.
|
Louis Hayet - Paysage aux Meules |
|
Louis Hayet - Paysage, vers 1889 |
En 1890, il est invité par les XX à Bruxelles, il est l’un des rares Français (aux côté de Cézanne, Van Gogh, Renoir et Pissarro) à y exposer. De 1894 à 1897, il participe à diverses manifestations des symbolistes et des impressionnistes, dont les expositions à la galerie d'art Le Barc de Bouteville.
|
Louis Hayet - Au Café |
Mais après la mort de Seurat, il se remet à la peinture de manière plus classique et prend ses distances avec le groupe autour de Signac. Paul Signac ne le mentionnera plus dans sa deuxième édition de: D'Eugène Delacroix au néo-impressionnisme.
Nous remarquerons ici le dernier des paradoxes qui entourent cette œuvre. Louis Hayet a qui l'on reprocha de prendre trop de liberté par rapport aux principes de Seurat, se révèle bien plus proche du maître que bien des autres membres du Mouvement. Ceci n'est pas surprenant si l'on accepte l'idée qu'il fut incontestablement le seul à pousser dans leurs derniers retranchements les conséquences théoriques du Divisionnisme.
Bien des remarques resteraient encore à faire, et en particulier sur cette touche si libre qui organise les circulations visuelles et polarise littéralement les fragments de surfaces peintes. Cette touche qui dans certains petits formats, et particulièrement un petit paysage nocturne et une nature morte aux oranges , évoque irrésistiblement un de ses grands contemporains, Vincent Van Gogh, lui aussi marqué profondément par la découverte de l'œuvre de Seurat.
|
Louis Hayet - Nature morte, de 1888 à 1889 |
Des années plus tard :
De 1900 à 1901, il parcourt les Alpes, la Provence, l'Auvergne et la Côte d'Azur. Entre 1902 et 1904, il a organisé six expositions personnelles, mais cela s'est avéré être un énorme désastre. Il était complètement ruiné et cela a largement sonné la fin de sa carrière artistique.
|
Louis Hayet - Le Drac (1901) |
Il sera complètement oublié. Néanmoins, en 1892, dans une lettre que le fameux peintre impressionniste Camille Pissarro écrivait à son fils Lucien, il mettait sur le même pied des artistes aujourd'hui passés à la postérité et Louis Hayet, l'oublié.
Pour gagner sa vie, il peint des décors pour le théâtre. Hayet consacre la fin de sa carrière à des recherches scientifiques sur les pigments ou la couleur, sans cesser de peindre.
|
Louis Hayet - Cercle chromatique, 40 colors, 1886. |
De 1908 à 1910, il installe un atelier à La Frette-sur-Seine près de Cormeilles-en-Parisis, où il passe les dernières années de sa vie. Il a peint de nombreux paysages urbains et paysages. Il visite également la Bretagne et peint des scènes maritimes. À partir de la fin des années 1920 sa production se réduit.
|
Louis Hayet - Marché à de Pontoise , 1889 |
|
Louis Hayet - Paris, Le Canal Saint Martin, 1885 |
|
Louis Hayet - Bateau échoué à marée basse : Paysage maritime de Bretagne |
Son influence sur mon parcours de peintre :
Voilà un peintre que j'ai découvert au cours de mes lectures d'ouvrage d'art. Louis Hayet était un peintre néo-impressionniste pointilliste de la première garde, contemporain à Georges Seurat, Paul Signac, Henri Edmond Cross, Charles Angrand, Léon Gausson, et Camille Pissarro. C'est un artiste intéressant en ce sens qu'il a fait des recherches sur la couleur et les pigments en travaillant beaucoup d'après le cercle chromatique qu'il exécuta souvent lors de ses travaux. La peinture ci-dessous, est un paysage typique de la vallée du Grésivaudan entre Grenoble et Montmélian. En effet Louis Hayet a exécuté trois ou quatre toiles en Savoie, dont trois vers Aix Les Bains. Ces toiles ont attiré mon attention, en ce sens que c'était les premières toiles pointillistes qui traitaient de sujets alpestres et dans les alentours de ma région. Voulant peindre des sujets selon la technique pointilliste et en adéquation à l'endroit où je vis, j'ai suivi cette voie.
|
La colline bleue - Louis Hayet (1854 - 1940) |
Commentaires
Enregistrer un commentaire