Claude Monet (14/11/1840 - 05/12/1926), peintre français.

Claude Monet - Le parc Montceau (1876)


Claude Monet, né sous le nom d'Oscar-Claude Monet le 14 novembre 1840 à Paris et mort le 5 décembre 1926 à Giverny, est un peintre français et l’un des fondateurs de l'impressionnisme.

D'un caractère parfois difficile, prompt à la colère comme au découragement, Claude Monet est un grand travailleur qui n'hésite pas à défier les éléments pour pratiquer sa passion. Monet résume sa vie ainsi de la meilleure manière : « Qu'y a-t-il à dire de moi ? Que peut-il y avoir à dire, je vous le demande, d'un homme que rien au monde n'intéresse que sa peinture - et aussi son jardin et ses fleurs ? »



Claude Monet - Autoportrait (1917)

Claude Monet est né le 14 novembre 1840 au 45, rue Laffitte dans le IXe arrondissement de Paris. Il est le second fils d’Adolphe et Louise-Justine Monet, née Aubrée, après Léon Pascal, dit Léon (1836-1917)1. Baptisé sous le nom d'Oscar-Claude à l'église Notre-Dame-de-Lorette de Paris, au début de l'année 1841, il est appelé « Oscar » par ses parents. 

Le jeune Oscar n’est pas un élève très appliqué selon ses propres dires, mais il apparaît dans les annales du collège havrais situé rue de la Mailleraye, qu’il fréquente à partir du 1er avril 1851 comme « une excellente nature très sympathique à ses condisciples ». De manière précoce, il développe un goût pour le dessin et il suit avec intérêt le cours d’Ochard, un ancien élève de David. 


Claude Monet - Caricature d’un homme à la tabatière, vers 1858

Il commence sa carrière d'artiste en réalisant des portraits à charge des notables de la ville du Havre,  de personnages (professeurs, hommes politiques) dont Monet « enguirlande la marge de ses livres... en déformant le plus possible la face ou le profil de ses maîtres » selon ses propres termes. Il fait déjà des croquis de bateau et des paysages en « plein air » sur le motif.


Claude Monet - Caricature de Léon Manchon réalisée en 1858

En 1858, Claude Monet va faire sa connaissance, vraisemblablement début 1858, rencontre déterminante pour sa carrière artistique : « Si je suis devenu un peintre, c’est à Eugène Boudin que je le dois ».

Monet commence à peindre ses premières toiles de paysage à l'été 1858. Il en présente deux à l'exposition municipale des Beaux-Arts de la ville du Havre qui se déroule durant les mois d'août et de septembre de la même année. Ces deux toiles, fortement influencées par la technique de Boudin, sont acceptées et présentées sous le titre unique : Paysage. Vallée de Rouelles. Devant ce succès, Boudin conseille à son jeune comparse de quitter Le Havre pour Paris dans le but d'y prendre des cours et d'y rencontrer d'autres artistes.


Claude Monet - Vue à Rouelles, Le Havre (1858)

En 1859, il part pour Paris tenter sa chance sur le conseil d'Eugène Boudin. Claude Monet arrive à Paris en avril 1859 et s'installe à l'hôtel du Nouveau Monde, place du Havre8. Il visite immédiatement le salon qui vient d'ouvrir. Ensuite il est accueilli par Amand Gautier, un ami de sa tante Lecadre. Celle-ci lui verse une pension régulière et gère ses économies d'environ 2 000 francs accumulées grâce à la vente de dessin à charge.


Claude Monet - Coin d'atelier (1861)

En 1862, il commence à étudier l’art dans l’atelier de l’École impériale des beaux-arts de Paris dirigé par Charles Gleyre à Paris, grâce aux recommandations de son cousin par alliance Auguste Toulmouche. Mais il finit par quitter rapidement l'atelier de son maître, étant en désaccord avec celui-ci sur la manière de présenter la nature. En effet, Gleyre, dont l’art prône le retour à l'antique, privilégie une idéalisation des formes tandis que Monet la reproduit telle qu'elle est. Après qu’il a déclaré à Monet : « Rappelez-vous donc, jeune homme, que, quand on exécute une figure, on doit toujours penser à l'antique. », le soir même, il réunit Frédéric Bazille, Auguste Renoir et Alfred Sisley et leur suggère, selon sa déclaration, de quitter l'atelier de Gleyre, ce qu'ils feront 15 jours plus tard, au printemps 1863.

Ce passage rapide à l'École impériale des beaux-arts lui aura toutefois permis de rencontrer Pierre-Auguste Renoir, Alfred Sisley et Frédéric Bazille20 avec qui il entretient, par la suite, une importante correspondance. Au printemps 1863, devenu copiste au Louvre, Monet va, avec Bazille, peindre devant nature à Chailly-en-Bière près de Barbizon.


Claude Monet - Forêt de Fontainebleau (1863)

La même année, il se lie d’amitié avec Johan Barthold Jongkind et retrouve Eugène Boudin, lors de son séjour à Sainte-Adresse.

En 1866, il connaît le succès au Salon de peinture et de sculpture grâce à La Femme en robe verte représentant Camille Doncieux qu'il épouse le 28 juin 1870. 


Claude Monet - La Femme en robe verte, 1866.

Il peint ensuite Femmes au jardin, d'abord à Sèvres, puis à Honfleur. Cette œuvre, qui montre pour la première fois la lumière naturelle et changeante, est refusée par le jury du salon, en 1867 (il en est de même pour Le Port de Honfleur, autre toile présentée par Monet cette année-là). De plus, la pétition lancée par de nombreux artistes pour qu'une exposition des œuvres rejetées ait lieu est rejetée.


Claude Monet - Femmes au jardin (Vers 1866)

Ces refus successifs plongent Claude Monet dans une situation financière très délicate. Malgré l'achat de la toile Femmes au jardin pour 2 500 francs par Frédéric Bazille26, Claude est plus que jamais dans la misère d'autant plus que Camille est enceinte. Il se voit donc dans l'obligation de rentrer en Normandie auprès de sa famille. Il passe l'été à peindre : La Plage de Sainte-Adresse, Jetée du Havre, Terrasse à Sainte-Adresse.


Claude Monet - Terrasse à Sainte-Adresse (1866)

Claude Monet - La Plage de Sainte-Adresse (1867)

Claude Monet - Jetée du Havre (1867)

En 1868, une de ses deux toiles présentées, Navires sortant des jetées du Havre, est acceptée au salon. Cependant, l'accueil de cette œuvre n'est guère enthousiaste et déçoit critiques et artistes. À la fin de l'année 1868, Claude Monet habite avec sa femme et son fils à Fécamp, sa famille refusant d'héberger la jeune femme.


Claude Monet - Navires sortant des jetées du Havre (1867)

En 1869, il s'installe à Bougival. Sur l'île de Croissy, en compagnie de Renoir, il peint l'établissement des bains de la Grenouillère (Bain à la Grenouillère), inventant alors la technique de peinture impressionniste31. Cette année-là et la suivante, toutes ses toiles sont refusées par le salon sous l'impulsion de Gérôme. En dépit de sa pauvreté persistante, il épouse Camille, le 28 juin 1870, à la mairie du huitième arrondissement de Paris.


Claude Monet - Baigneurs à la Grenouillère, 1869

En juillet 1870 la France entre en guerre,  dans ce contexte tendu, il souhaite s'éloigner de Paris qui devient de plus en plus agité. Il s'installe alors à Trouville, où il peint de nombreuses toiles en plein air comme La plage de Trouville ou Hôtel des Roches noires.


Claude Monet - Hôtel des roches noires. Trouville (1870)

Claude Monet - Sur la plage à Trouville (1870)

Il fuit la guerre de 1870 à Londres. Pendant ce séjour, c'est l'occasion pour Monet de peindre, les jardins londoniens et la Tamise notamment, et de faire encore évoluer sa technique, allant toujours plus loin dans le bouleversement de la tradition. Désargenté, il ne peint que six tableaux en l'espace de sept ou huit mois, ce qui est très peu pour lui. Parmi ceux-ci figure le portrait de sa femme Camille, intitulé Méditation. Madame Monet au canapé. Dans la capitale anglaise, il fait la rencontre du marchand d'art Paul Durand-Ruel, qui sera sa principale source de revenus, pendant le reste de sa carrière.


Claude Monet - Méditation. Madame Monet au canapé (1871)

Puis aux Pays-Bas. Claude Monet s'installe à Zaandam, en compagnie de Camille et Jean. Il y peint 25 toiles pendant son séjour de quatre mois. C'est lors d'une visite d'Amsterdam toute proche qu'il découvre des estampes japonaises dans une boutique et en commence la collection. 

Claude Monet - Moulin à Zaandam, 1871

Claude Monet - Vue des Prins Hendrikkade et du Kromme Waal à Amsterdam (1871)

Claude Monet -Moulins à Westzijderveld près de Zaandam(1871)

Revenu en France en 1871, il participe à la première exposition des futurs impressionnistes, en 1874. Elle présente les œuvres des différents artistes qui se qualifieront plus tard d'impressionnistes. Y est notamment présenté un paysage du port du Havre : Impression, soleil levant.  Enfin, c'est à l'occasion de cette exposition que le terme impressionniste est utilisé pour la première fois de manière ironique dans une critique de Louis Leroy, du Charivari du 25 avril sur l'exposition.


Claude Monet - Impression, soleil levant (1872)

Claude Monet - Coucher de soleil sur la Seine, 1874

En avril 1876, contre toute attente, a lieu la deuxième exposition dans les locaux de Durand-Ruel. Monet y expose 18 tableaux. Les critiques sont, cette fois, moins virulents ; des éloges sont même adressées à Claude Monet. À la fin de l'été de la même année, il s'installe au château de Rottembourg de Montgeron afin de travailler à la décoration de certaines de ses pièces. Il rencontre Ernest Hoschedé, un mécène qui va rapidement faire faillite. 


Claude Monet - Ernest Hoschedé avec sa fille (1876)

Claude Monet - Les tuileries (1876)

En 1877, il peint une série de peintures à la gare Saint-Lazare. Monet envoie 8 tableaux issus de cette série à la troisième exposition impressionniste. Pour la première fois, une revue, L'impressionniste, est publiée pour accompagner l'exposition et commenter les différentes œuvres présentées. C'est donc également la première fois que les peintres impressionnistes reprennent à leur compte le terme impressionnisme qu'ils jugent approprié pour désigner et identifier leur style. 


Claude Monet - Gare Saint Lazare 1877

Claude Monet, 1877, Saint Lazare

Claude Monet - Extérieur de la gare Saint-Lazare, effet de soleil (1877)

Début 1878, obligé de réduire son train de vie, Monet quitte Argenteuil et s'installe provisoirement à Paris, rue d’Édimbourg. Il réussit à payer in-extremis ses créanciers afin de ne pas se faire saisir ses toiles. Le 17 mars 1878, Camille met au monde un second fils : Michel. Elle ne se remettra jamais totalement de cet accouchement, demeurant dans un état de fatigue et de faiblesse continuel. Monet, inquiet pour elle, fera souvent part de ses craintes la concernant dans ses différentes correspondances51. Durant cette période, Monet peint l'île de la Grande-Jatte ainsi que La Rue Montorgueil.


Claude Monet -  Printemps à l'île de la Grande Jatte (1878)


Claude Monet -  La Rue Montorgueil (1878)

En août 1878, les Monet et les Hoschedé emménagent dans une petite maison à Vétheuil, près de Pontoise. L'ancien mécène, Ernest Hoschedé, a alors fait faillite du fait de ses spéculations sur les œuvres d'art ; l'ensemble de sa collection, dans laquelle figurent 16 toiles de Monet, fait l'objet d'une vente publique.


Claude Monet - Eglise de Vétheuil (1879)

Dans le courant de l'année 1879, les soucis liés à l'argent et à la santé de Camille ont éloigné Monet des autres peintres impressionnistes ainsi que de Paris où il se rend uniquement pour écouler ses œuvres. Toutefois, il participe à la quatrième exposition du groupe des impressionnistes qui se tient, cette année-là, avenue de l'Opéra. Monet y expose 29 tableaux. Réalisés entre 1867 et 1878, ils offrent un résumé de la carrière du peintre et de son évolution artistique.


Claude Monet - Camille au métier (1875)

Camille, encore malade, ne parvient pas à se rétablir. Pour tenter de la sauver et financer les soins dont elle a besoin, Monet brade les dernières toiles qu'il a peintes. En vain. Elle meurt le 5 septembre 1879 après de longues souffrances. Monet témoigne des derniers instants de sa femme en réalisant un portrait d'elle sur son lit de mort.


Claude Monet - Camille Monet sur son lit de mort (1879)

La mort de Camille va se traduire chez le peintre par deux ruptures. La première est d'ordre esthétique. Elle est nettement visible dans les peintures, Débâcles et Glaçons, qu'il fait de la Seine prise dans les glaces, lors de l'hiver rigoureux de 1880 : couleurs irréelles, absence d'êtres humains, etc. a deuxième rupture se fait avec les autres peintres impressionnistes. Ces derniers n'acceptent pas vraiment ce choix et publient, le 24 janvier 1880 dans les pages du Gaulois, un avis de décès de Monet : « Les obsèques de M. Claude Monet seront célébrées le premier mai prochain à dix heures du matin en l'église du Palais de l'Industrie - salon de M. Cabanel. Prière de ne pas y assister ». Autre manifestation de cette seconde rupture : Monet présente deux nouvelles toiles au jury du salon, chose qu'il n'avait pas faite depuis des années. L'une des deux œuvres, une peinture du village de Lavacourt, est admise. Cependant, exposée à 6 m du sol, juste sous le plafond, elle passe plutôt inaperçue.


Claude Monet - Les glaçons, dit aussi débâcle sur la Seine (1880)

Claude Monet - La Seine à Lavacourt (1880)

La mort de Camille en 1879 et les nombreuses absences d'Ernest, conduisent au rapprochement de Monet et d'Alice Hoschedé. Claude Monet, à présent veuf, vit avec Alice et ses enfants. Ce mode de vie est montré du doigt par la société de l'époque. 


Claude Monet -  Alice Hoschedé au jardin

Le 1er mars 1882, la 7e exposition des artistes indépendants ouvre ses portes dans les salons du Reichshoffen au 251, rue Saint-Honoré. C'est la dernière exposition des impressionnistes à laquelle participe Monet59. Il y expose 35 tableaux parmi lesquels Fleurs de Topinambours, deux versions des débâcles sur la Seine et des vues de Vétheuil et de Poissy.


Claude Monet - La Débacle à Vétheui (1881 - 1882)

Claude Monet - La Seine à Vétheuil (1881)

Claude Monet - Fleurs de Topinambours (1880)

Claude Monet - Les Tilleuls à Poissy (1882)

En plus de peindre intensivement la Seine, Claude se rend régulièrement sur la côte normande pour peindre :  d'abord à Dieppe, puis à Pourville.


Claude Monet - Falaise à Dieppe (1882)

Claude Monet - La Cabane des Douaniers a Pourville (1882)

En 1883, lui, ses deux enfants et la famille Hoschedé emménagent définitivement à Giverny. C'est à partir de cette période que prennent fin ses ennuis financiers.


Claude Monet - Coucher du Soleil à Giverny (1883)

Fin 1883, il se rend avec Renoir sur le littoral méditerranéen. Tous les deux, ils relient Marseille à Gênes, puis rendent visite à Cézanne à L'Estaque. Après un court retour à Giverny.


Claude Monet - La Corniche near Monaco (1884)

Claude Monet - La Pointe du cap Martin (1884)

Claude Monet - Monte Carlo vu de Roquebrune (1884)

Monet reprend seul, dès janvier 1884, la route du Sud. Il se rend cette fois à Bordighera et à Menton. Émerveillé par la nature et les paysages sauvages, Monet peint une quarantaine de toiles représentant les sites les plus pittoresques tels que les vallées de Sasso ou de la Nervia.


Claude Monet - Monte Carlo vu de Roquebrune (1884)

Claude Monet - Vallée de la Nervia (1884)

Claude Monet - Vallée de Sasso. Effet de soleil (1884)

En 1886,  Monet retourne aux Pays-Bas, sur invitation du baron d'Estournelles de Constans, secrétaire d'ambassade auprès de la Légation française à la Haye. Durant ce séjour, il découvre les champs de tulipes qu'il peint à plusieurs reprises (À Sassenheim, près de Haarlem, champ de tulipes ou Champ de tulipes en Hollande). 


Claude Monet - Champs de tulipes en Hollande (1886)

Claude Monet - Champs de tulipes à Sassenheim, près de Leiden (1886)

En fin d'année 1886, à la recherche de motifs originaux, il décide d'aller peindre à Belle-Île-en-Mer. Il y réalise une quarantaine de toiles dont les sujets majeurs sont les Aiguilles de Port-Coton (Les Pyramides de Port-Coton, mer sauvage), et la baie de Port Dormois, en particulier la Roche Guibel. Il y est interrogé par Gustave Geffroy, critique au journal la Justice, dirigé par Clemenceau. Il devient un des plus fervents admirateurs du peintre.


Claude Monet - Les Pyramides à Port-Coton, temps pluvieux (1886)

Claude Monet - Grotte de Port-Domois (1886)

Claude Monet - La Roche-Guibel, Port-Domois (1886)

Début 1888, il retourne sur la Côte d'Azur, au château de La Pinède, à Antibes. Il y réalise une trentaine de toiles fortement inspirées par l'estampe japonaise. Dix d'entre elles sont vendues à Théo van Gogh et présentées, l'année suivante, à la galerie Boussod, Valadon et Cie où elles rencontrent un fort succès.


Claude Monet - Antibes (1888)

Claude Monet - Le Vieux Fort à Antibes (également connu sous le nom de Fort d Antibes) - 1888

Claude Monet - Matin à Antibes (1888)

En février 1889, il se rend dans la Creuse chez Maurice Rollinat en compagnie de Geffroy et de quelques amis. Il rentre pour assister à l'inauguration de la quatrième exposition universelle parisienne où il expose trois toiles, puis retourne dans la Creuse, dès le mois de mars, seul cette fois. Durant ce séjour, il peint environ une vingtaine de toiles dont neuf ont pour motif le ravin de la Creuse.


Claude Monet - La Petite Creuse (1889)

Claude Monet - Vallée de la Creuse (jour gris ) - 1889

À partir de 1890, Monet se consacre à des séries de peintures, c'est-à-dire qu'il peint le même motif à différentes heures de la journée, à diverses saisons. Il peint alors parfois des dizaines de toiles en parallèle, changeant en fonction de l'effet présent. 


Claude Monet - Champ d'avoine aux coquelicots (vers 1890)

Claude Monet - Champ de coquelicots à Giverny (1890)

Fin 1890  commence avec Les Meules, série composé de plus d'une vingtaine de versions. Ces imposants gerbiers de blé se trouvent proche de son domicile. Il a commencé à en peindre en 1888, mais l'année 1890 marque véritablement le début de la répétition inlassable du même motif à la recherche d'effets différents. 


Claude Monet - Meules, soleil couchant (1888-1891)

Claude Monet, Meules de foin (1888-1891)

En 1891, Monet suit le cours de l'Epte à la recherche d'un nouveau motif pouvant faire le sujet d'une série : Les Peupliers. Il y travaille de la fin du printemps à la fin de l'automne. 


Claude Monet - Canoé sur l'Epte (1890)

Claude Monet - Les peupliers, sous le soleil

Claude Monet - Les Peupliers, trois arbres roses, automne.

En 1892, Monet cherche un nouveau sujet qui puisse faire l'objet d'une série et qui ne soit pas un élément naturel. Son choix se porte sur la cathédrale de Rouen. Ses premiers travaux, qu'il réalise depuis la maison de Fernand Lévy, située en face de la cathédrale, ne se déroulent pas comme il le souhaite. Lorsqu'il revient à Giverny en avril, mécontent, il refuse d'en montrer les résultats à quiconque, à l'exception de ses plus fidèles amis. Il passe le reste de l'année à reprendre l'ensemble de ses toiles dans son atelier. Il retourne à Rouen, le 16 février 1893, et se positionne à deux endroits différents, mais toujours face à l’édifice et à différentes heures du jour. 


Claude Monet - Cathédrale de Rouen, façade (coucher de soleil)

Claude Monet - La cathédrale de Rouen à midi

Le 5 février 1893, à Giverny, il achète un terrain partiellement marécageux et traversé par un bras de rivière. Il est situé idéalement en face de la maison en contrebas du Chemin du Roy où passe une voie de chemin de fer, ce qui fera dire à Georges Clemenceau « et en plus, il a le train chez lui ! » Dans cette maison de Giverny, il procède à de nombreux aménagements et crée le jardin d’eau et fait creuser l'étang aux nymphéas. Il s'intéresse aussi de plus en plus au jardinage comme en témoigne sa visite au directeur du jardin des plantes de Rouen. Par ailleurs, il ne voyage guère, excepté pour se rendre sur la côte normande, notamment à Pourville et Varengeville où il peint La Maison du pêcheur ou La Falaise à Varengeville.


Claude Monet - Val-Saint-Nicolas, près de Dieppe, le matin (1897)

Claude Monet - Le Poste douanier à Varengeville (1897)

Enfin, il est à noter qu'au début de l'année 1895, c'est-à-dire avant l'exposition consacrée en partie aux cathédrales, Monet s'est rendu en Norvège, à Christiania. Il pose son chevalet notamment au lac Daeli, au mont Kolsaas, à Kirkerud ou encore à Sandviken. Il rapporte au total vingt-huit toiles qu'il ne retravaille quasiment pas, une fois revenu en France.


Claude Monet - Le Mont Kolsaas en Norvège (1895)

Claude Monet - Les Maisons rouges à Bjornegaard, neige, Norvège (1895)

Claude Monet - Le Mont Kolsaas en Norvège (1895)

Les années 1896 et 1897 vont être beaucoup plus calmes pour Monet. En effet, il se consacre davantage à ses jardins de Giverny : d'une part en poursuivant leur aménagement et d'autre part, en commençant à les utiliser comme motif de ses toiles, ce qui dura jusqu'à la fin de sa vie.


Claude Monet - Dans le jardin (1895)

A son retour, il se lance durant deux étés dans une nouvelle série, Les Matinées, réalisée tout près de chez lui, sur la Seine. La surface de l'eau du fleuve semble l'inspirer et lui offrir de nouvelles perspectives.

Claude Monet - Bras de Seine près de Giverny (I897)

Claude Monet - Matin sur la Seine, beau temps (1897)

À l'automne de 1899, il effectue, en compagnie de sa femme, le premier d'une série de trois voyages à Londres afin de rendre visite à son fils Michel qui y vit depuis le printemps. Lors de ces trois séjours qui s'étalent de 1899 à 1901, il peint une série consacrée au Parlement de Londres et dont le thème récurrent est le brouillard sur la Tamise. La réalisation de cette série se poursuit par un travail de retouches en atelier jusqu'en 1904. La série Vues de la Tamise à Londres- 1900 à 1904 est exposée en mai et juin 1904 et constitue le plus grand triomphe de la carrière du peintre jusqu'alors.


Claude Monet - Les Chambres du Parlement, Coucher de soleil, 1903

Claude Monet - Waterloo Bridge, 1903

Claude Monet - Charing Cross Bridge, 1903

Après Londres, Monet peint surtout la nature contrôlée : son propre jardin, ses nymphéas, son étang et son pont. Du 22 novembre au 15 décembre 1900, une nouvelle exposition qui lui est consacrée se tient à la galerie Durand-Ruel. Une dizaine de versions du Bassin aux nymphéas y est présentée. Cette même exposition est organisée, en février 1901, à New York, où elle remporte un vif succès.


Claude Monet - Le jardin de l'artiste à Giverny - 1900

Claude Monet - Le jardin de l'artiste à Giverny - 1900

À l'automne 1908, Monet et sa femme séjournent à Venise, au Palazzo Barbaro, au sein d'une élite passionnée d'art. En cette si bonne compagnie, le peintre se trouve souvent distrait et éprouve les plus grandes difficultés à travailler. Durant le mois que dure ce séjour, il ne réalise que quelques ébauches. Par conséquent, il y effectue, un an plus tard, un second séjour et réalise, cette fois, de nombreux tableaux qu'il reprendra dans son atelier.


Claude Monet, Le Grand Canal (1908)

Monet traverse alors une période difficile durant laquelle sa santé devient plus fébrile et au cours de laquelle il alterne les moments euphoriques et de découragement complet. Il consacre son temps aux toiles de Venise et, malgré les réticences liées à la qualité de son travail, en expose vingt-neuf à la galerie Bernheim, du 28 mai au 8 juin 1912. Devant le succès rencontré, l'exposition est prolongée.


Claude Monet - Palais Dario, Venise (1908)

Claude Monet - Palais de Mula Morosini (1908)

En 1912, une double cataracte est diagnostiquée chez le peintre. En 1914, il a la douleur de perdre son fils Jean des suites d'une longue maladie.

C'est à cette période que germe l'idée de réaliser un ensemble de panneaux décoratifs sur le thème des Nymphéas. Monet, encouragé par Clemenceau, retrouve l'envie de travailler en pleine Guerre mondiale. Afin de parvenir à ses fins, il fait construire pendant l'été 1915 un vaste atelier conçu spécialement pour accueillir ces grandes toiles. Il imagine d'abord les présenter dans une salle circulaire (forme de présentation envisagée depuis au moins mai 1909), puis abandonne l'idée au profit d'une salle elliptique. Ce projet l'occupe jusqu'à la fin de sa vie.


Claude Monet - Les Arceaux fleuris, Giverny (1913)

Claude Monet - Grande décoration, entre 1914 et 1926.

De 1920 à 1922, il peint certains des tableaux de la série du Pont japonais, qui choque le goût de l'époque.


Claude Monet - Le pont japonais entre 1920 et 1922

Claude Monet - Le pont japonais à Giverny, 1918-24

Affaibli par un travail incessant, Monet contracte une infection pulmonaire qui le cloue au lit en 1926. Atteint d'un cancer du poumon120, il meurt le 5 décembre vers une heure de l'après-midi.


Claude Monet - Le pont japonais entre 1920 et 1922


Son influence sur ma façon de peindre et mes impressions:

Quand j'ai traversé ma période impressionniste qui a été très brève le temps de trois peintures. C'est Claude Monet qui m'a le plus marqué. À sa période de maturité, il était un très grand coloriste. C'est à ce moment que j'ai commencé à utiliser des couleurs pures et pour les ombres l'usage du bleu ou du violet. J'adore ses paysages, ils sont grandioses et extrêmement beaux.




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